mardi 7 mai 2013


GCO
Osons la vérité
«  C'est l'enfer pour circuler... 30mns pour faire 7kms... j'ai jamais vu autant de camions ailleurs » Ces paroles traduisant une exaspération légitime pourraient être tenues par un automobiliste reliant Molsheim à Strasbourg aux heures de pointe. Ces propos sont ceux d'un internaute sur le site de Ouest France il y a 4 mois et la ville concernée n'est autre que Nantes. Ils recoupent l'avis des nantais consultés « des bouchons? Beaucoup et partout » «  pas moins de 45mns à 1h30 pour 30kms aux heures de pointe ». Fort de ses 590.000 habitants, l'agglomération nantaise souvent citée en exemple dispose pourtant d'une rocade de contournement tout comme Toulouse. Le périphérique toulousain est en fait un anneau routier de 35 kms qui encercle la ville presque entièrement à 2 et 3 voies. Il existe même un site internet qui lui est consacré et qui recense tous les lieux à bouchons. Les habitants de la métropole toulousaine (700.000 hab.) interrogés parlent de 'cauchemar quotidien'. Montpellier et les 450,000 habitants de son agglomération ne sont pas mieux lotis. Il faut facilement 1heure à 1heure dix pour parcourir 35kms. Le 13 octobre 2012, « Midi Libre » titrait sur les bouchons et soulignait que la ville a grandi mais le réseau routier n'a pas suivi.
Face à la saturation des axes routiers observée dans les années 70 et 80, la plus part des grandes agglomérations françaises se sont dotées de rocades, contournement, périphérique,... .
Force est de constater que Toulouse, Montpellier, Bordeaux pour ne citer que ces grandes métropoles disposent d'un périphérique ou d'un contournement et pourtant non seulement les bouchons existent toujours mais ils sont même plus conséquents, si on se fie au classement effectué l'an passé par la société de GPS hollandaise Tomtom et repris entre autres par largus.fr.
Strasbourg n'apparait qu'à la 8è place sur 10 villes étudiées.

Ayons alors le courage de reconnaître que le GCO déplacera peut-être les bouchons mais en aucun cas ne les résoudra. Toutes les villes ont cru en des solutions simples qui n'étaient que simplistes et qui à terme n'ont jamais rien résolu face à un urbanisme anarchique et à l'absence de réflexion originelle sur l'intermodalité.

Et puis n'oublions pas qu'en France, cela fait à peine une soixantaine d'années que nous avons atteint l'auto-suffisance alimentaire. Actuellement, nous bétonnons par nos constructions et nos infrastructures la surface d'un département tous les dix ans. En 2100, près de 20% de notre territoire sera concerné. L'artificialisation des sols n'aura pas touché les Causses ni les hauts plateaux de l'Aubrac, mais le plus souvent les meilleures terres agricoles françaises. Mais que vaut la nourriture terrestre et notre indépendance alimentaire à une époque où on se nourrit de croissance et de finance?
Les contournements, rocades, périphériques étaient une solution enthousiasmante et simple du siècle passé qui n'ont jamais apporté la réponse escomptée. Car la réflexion n'a jamais été globale et n'a jamais été capable d'anticiper le moyen et le long terme.

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